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Les animaux ont-ils une conscience ?

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Lou S.
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descriptionLes animaux ont-ils une conscience ? - Page 9 EmptyRe: Les animaux ont-ils une conscience ?

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Et je pense qu'il est vain de tenter de "raisonner" à leur place. Je pense que conscience, ils doivent en avoir une, mais différente de la nôtre et ne tendant pas du tout vers les mêmes buts.

Un homme n'aura que faire de savoir grimper aux arbres, de se construire un terrier ou de pouvoir voir dans la nuit (bien que nous pourrions peut-être aussi développer ces aptitudes en cas de nécessité), alors que l'animal est conscient que ces actions lui sont indispensables.

Les humains d'aujourd'hui ont préféré "travailler plus pour gagner plus". ;)

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Lou S. a écrit:
Et bien, forcément, ce que ça fait à une chauve-souris d'être une chauve-souris, on ne peut pas le savoir.

Nul besoin de comparer des espèces. Si l'émotion accompagne nos représentations en conscience et si par la nécessité de rationalisation chaque individu se raconte une histoire du monde, alors deux individus de la même espèce ne pourront jamais se mettre à la place l'un de l'autre. Même si les outils pour appréhender le monde sont communs, il y a un niveau de conscience globale faisant intervenir tout un système complexe qui fait qu'une expérience "fait" quelque chose pour l'être. Et cette information est unique car elle s'inscrit dans une histoire unique qui y participe. De plus la liberté conditionne cette singularité. Un environnement social et culturel commun permet de traduire des expériences objectives, c'est-à-dire seulement relatives à ces objets que rapportent les outils. C'est ainsi qu'en parlant de madeleine, tout le monde saura de quoi il retourne. Mais personne ne pourra à la place d'un autre savoir ce que cela fait que d'avoir une madeleine en conscience. C'est pourquoi des récits purement objectifs n'intéressent pas grand monde. Un ami à moi vient de traverser l'Atlantique à la voile. Dans cette phrase tout est dit. On voit la mer, le bateau, on imagine l'infini de l'océan, la solitude, etc. Mais l'important n'est pas là. Il serait plutôt dans la question : ça fait quoi ? Et encore, des centaines de marins pourront, même s'il y a des sentiments communs qui ont sûrement une explication objective, avoir des émotions différentes. Et la vraie question devient : Cela fait quoi à toi ? Parce qu'intuitivement nous savons qu'une expérience n'est pas qu'un acte, mais qu'il fait pour un être unique. Et c'est dans ce faire pour un être unique qu'il prend du sens. Alors bien sûr nous pouvons partager des sentiments, c'est-à-dire des "ce que cela nous fait". Et l'on peut se comprendre parce qu'on ramène, par le langage, de l'unique à de l'analogue qui confère une proximité de sens entre diverses expériences. Au-delà de cela il y a, semble-t-il, des sentiments qui préexistent à l'expérience. Sont-ce des canevas issus de l'évolution dont nous aurions gardé quelques traces parce qu'indispensables à la survie ? Sont-ils conjoints aux outils précités ? Je le pense, encore qu'ils n'émergent qu'en situation. Mais encore, ils ne disent pas ce que cela fait pour un être unique, c'est-à-dire quand un individu intègre en conscience telle expérience à son histoire. Quelle représentation et quel sens lui donne-t-il ? Mystère. Cela peut être analogue à d'autres individus avec des histoires forcément différentes, mais cela nous laisse irrémédiablement seuls et sans réelle connaissance de la conscience d'autrui. Tout ce que nous arrivons à faire c'est de nous raconter des histoires sur le mode du partage entre consciences, jamais sur celui de la connaissance d'une conscience.

Dernière édition par Vangelis le Jeu 1 Sep 2011 - 15:22, édité 1 fois

descriptionLes animaux ont-ils une conscience ? - Page 9 EmptylA CONSCIENCE ANIMALE?

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Bonjour, et Bonne Année à tous.

Je remercie le 'Forum de philosophie' de m'accueillir.
Je m'excuse à l'avance si je heurte votre sensibilité : je suis nouveau, je ne suis pas très cultivé. J'avoue avoir eu du mal à suivre votre discussion. Néanmoins, j'aimerais bien m'exprimer.
Je ne vais pas me lancer dans une démonstration, juste l'exposé de ma conviction.

Je me demande si la conscience n'est pas le stade premier de la connaissance. Considérant Adam et Eve au jardin d'Eden, je me plais à les voir dans un état inconscient. Ou plus exactement dans un état de conscience non humaine (animale ?). Tout se passe bien. Naturellement. Jusqu'à ce qu'en ingérant le fruit de l'arbre de la connaissance, ils accèdent à la conscience : la nudité... Conscience humaine, s'il en est.
Comment s'opère l'articulation ? Pas tant par un souci d'insatisfaction, que la recherche du mieux. Il arrive aux hommes de ne pas se contenter du bien.
Les hommes, les animaux, les végétaux doivent lutter pour vivre. Chacun cherche à se faire une place au soleil. Quand on nous fait de l'ombre, nous réagissons. Parfois avec succès. Mais il me semble que l'homme recherche le mieux beaucoup plus fréquemment que l'animal et le végétal.
Je précise bien : recherche d'une meilleure situation par rapport à une bonne situation, et non pas recherche d'une bonne situation par rapport à une mauvaise. Bien sûr, tout est dans la nuance.
Personnellement, c'est là que je place la différence de niveau entre les consciences humaine et animale. J'irais plus loin en situant le même palier entre consciences animale et végétale.
Quant à la conscience d'un virus, d'une bactérie, d'une cellule, comment pourrait-on se prononcer sans entrer en communication ? ;)

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La revue le portiQue - Revue de philosophie et de sciences humaines, a consacré ses numéros 23 et 24, de 2009, à l'Animalité (16 articles au total).

[Je rappelle que le forum propose une liste de revues dont la plupart des numéros sont intégralement disponibles et téléchargeables en PDF - la plupart des articles sont libres de droit après un délai d'un à trois ans, parfois plus rapidement encore]

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Euterpe a écrit:
Les animaux sont cruels parce qu'ils sont la nature. Cruel veut dire "qui aime le sang". Littéralement, quelqu'un qui se délecte d'une viande saignante est cruel. Qui penserait à le lui reprocher, à part des végétariens un peu courts, ou des végétaliens ? D'où le mot "cru" : pas cuit, saignant. On n'a encore jamais rencontré des animaux improviser un barbecue dans une fête de quartier. Bref, il faut ne pas avoir de conscience pour être cruel.   [2011 le Mer 24 Aoû - 18:38]

Quelle est l'origine de l'abandon du cru ? Est-ce à rapprocher du non-abandon des morts ? J'imagine dans les deux cas marquer un temps : avant de se jeter sur la proie tuée ou trouvée morte pour la manger ; avant de quitter le mort. Un rituel embryonnaire, l'éclosion du sacré ? Si jamais on peut observer de tels comportements chez des animaux (marquage d'un temps), les hommes les ont développés (cuisson, sépulture).
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