Alors que la crise de l'euro renverse les États, nombreux sont les intellectuels, hommes politiques ou journalistes, qui s'insurgent contre ce qu'ils considèrent comme un déni de démocratie. Ont-ils seulement raison ? La crise de l'euro, et ses conséquences, est-elle une crise de la démocratie ?
Plutôt que de rester le nez sur les récentes mises à pied des gouvernements grecs et italiens par les marchés, regardons plutôt un horizon plus large. Qu'observons-nous alors ? Tout d'abord que les gouvernants dont nous parlons ont étés élus démocratiquement. Ensuite que leurs prédécesseurs, dans le cas de la Grèce, ont été démocratiquement élus ; ou que le président du conseil avait été démocratiquement réélu dans le cas de l'Italie. Or, d'où vient la crise ? Il serait absolument faux de croire qu'elle a surgi ex nihilo, de nulle part, avec un rire sardonique et des cacahuètes. Elle est le résultat d'années et d'années d'endettement, de mauvais choix politiques et économiques, de fraudes même quelquefois. Or, qui trouvons-nous derrière ces faits ? Le peuple. C'est le peuple, nous l'avons dit, qui a choisi ses gouvernants, gouvernants qui n'ont pas réussi à penser une réalité sur un terme plus long que la durée leurs simples mandats ; c'est le peuple qui, dans le cas de la Grèce, en majorité, ne payait pas ses impôts.
La mise en place de gouvernements techniques en Grèce et en Italie ne me semble donc pas un déni de la démocratie. Ce serait plutôt une défaite de la démocratie. On observe deux choses : la première est que la majorité des gouvernements européens démocratiquement élus ont échoué dans leurs missions en menant leur pays vers l'endettement. La seconde est qu'on les remplace par des gouvernements techniques, aristocratiques pourrait-on presque dire. Il s'agit donc d'une défaite de la démocratie, d'un aveu d'échec.
Une autre observation reste à faire. Les remarques de ceux qui croient à un déni de démocratie soulignent une impression vague qui consiste à déresponsabiliser le peuple de ses propres actions. Si le peuple élit, à la majorité, dans un système reconnu comme démocratique, un gouvernement, s'il lui redonne parfois sa confiance, et si l'on s'aperçoit que ce même gouvernement mène le pays à la crise, la responsabilité de ces errements revient directement et uniquement au gouvernement. Or, s'il ne peut être déresponsabilisé de ses actions, le peuple qui l'a amené au pouvoir ne doit pas non plus oublier ses responsabilités.
La crise actuelle marque donc une crise de la démocratie. Non pas un déni de démocratie, mais un système qui est mis face à ses propres contradictions. Nous dirigeons-nous alors vers une Europe aristocratique ? La démocratie peut elle se relever ? Plus encore, la démocratie peut-elle apprendre de ses erreurs et prendre ses responsabilités ?
La mise en place de gouvernements techniques en Grèce et en Italie ne me semble donc pas un déni de la démocratie. Ce serait plutôt une défaite de la démocratie. On observe deux choses : la première est que la majorité des gouvernements européens démocratiquement élus ont échoué dans leurs missions en menant leur pays vers l'endettement. La seconde est qu'on les remplace par des gouvernements techniques, aristocratiques pourrait-on presque dire. Il s'agit donc d'une défaite de la démocratie, d'un aveu d'échec.
Une autre observation reste à faire. Les remarques de ceux qui croient à un déni de démocratie soulignent une impression vague qui consiste à déresponsabiliser le peuple de ses propres actions. Si le peuple élit, à la majorité, dans un système reconnu comme démocratique, un gouvernement, s'il lui redonne parfois sa confiance, et si l'on s'aperçoit que ce même gouvernement mène le pays à la crise, la responsabilité de ces errements revient directement et uniquement au gouvernement. Or, s'il ne peut être déresponsabilisé de ses actions, le peuple qui l'a amené au pouvoir ne doit pas non plus oublier ses responsabilités.
La crise actuelle marque donc une crise de la démocratie. Non pas un déni de démocratie, mais un système qui est mis face à ses propres contradictions. Nous dirigeons-nous alors vers une Europe aristocratique ? La démocratie peut elle se relever ? Plus encore, la démocratie peut-elle apprendre de ses erreurs et prendre ses responsabilités ?