Portail philosophiqueConnexion

Bibliothèque | Sitographie | Forum

Philpapers (comprehensive index and bibliography of philosophy)
Chercher un fichier : PDF Search Engine | Maxi PDF | FreeFullPDF
Offres d'emploi : PhilJobs (Jobs for Philosophers) | Jobs in Philosophy
Index des auteurs de la bibliothèque du Portail : A | B | C | D | E | F | G | H | I | J | K | L | M | N | O | P | Q | R | S | T | U | V | W | X | Y | Z

Crise économique, crise démocratique ?

power_settings_newSe connecter pour répondre
+4
baptistecanazzi
Georges Réveillac
etticeticettac
The Laughing Man
8 participants

descriptionCrise économique, crise démocratique ? - Page 2 EmptyRe: Crise économique, crise démocratique ?

more_horiz
Le marché n'est pas naturel, il est la volonté des hommes. Placer le marché au dessus des hommes c'est inventer une nouvelle transcendance, de nouveaux dieux, c'est de cela dont il faut se débarrasser, non pas du marché qui est un moyen de lever des fonds, mais de cette croyance qu'il a ses lois propres. Tout dépend de la volonté des hommes. C'est à nous de choisir ce que nous voulons en faire, et pas l'inverse. Ceux qui invoquent les lois naturelles du marché, sont ceux qui ont un intérêt à cela. Ceux qui en profitent, qui s'en mettent plein les poches. Mais ce faisant ils cassent le contrat républicain, qui est le progrès pour tous, et non pour quelques uns. On ne peut pas demander à certains de voir leur niveau de vie baisser, pendant que d'autres voient le leur augmenter, ou alors on sort de l'individualisme cher aux libéraux pour entrer dans une conception d'espèce. c'est-à-dire qu'un individu peut se sacrifier à condition que ça profite à l'espèce, mais encore faudra-t-il expliquer quels sont les individus qui devront se sacrifier et au nom de quoi ?

descriptionCrise économique, crise démocratique ? - Page 2 EmptyRe: Crise économique, crise démocratique ?

more_horiz
etticeticettac a écrit:
Ceux qui invoquent les lois naturelles du marché, sont ceux qui ont un intérêt à cela. Ceux qui en profitent, qui s'en mettent pleins les poches.

Puisque j'ai prétendu que certaines lois du marché sont naturelles, j'entre dans cette catégorie des profiteurs égoïstes. J'ai une retraite de l'éducation nationale et je suis propriétaire de ma maison. Je m'efforce de comprendre le fonctionnement du monde, sans tabous, si possible.
Alors ?

descriptionCrise économique, crise démocratique ? - Page 2 EmptyRe: Crise économique, crise démocratique ?

more_horiz
etticeticettac a écrit:
le marché n'est pas naturel, il est la volonté des hommes.

Naturel ? Pas Naturel ? Votre affirmation contre la mienne.
Le marché est né dès le paléolithique, quand un homme a eu l'idée d'offrir quelque chose en échange d'un bien ou d'un service possédé par un autre homme : un propulseur contre un hameçon en os, par exemple. Depuis, il n'a cessé de se développer. Il semble que cela réponde au besoin humain de posséder un maximum de biens et de services dans le but de satisfaire ses désirs. Le langage aussi est une invention humaine pour répondre au besoin de communiquer. Le marché aussi bien que le langage se sont développés le plus souvent par tâtonnement au cours des millénaires. Ils ont grandi simultanément en taille aussi bien qu'en complexité. Les pratiques commerciales, tout comme les langues, sont transmis de génération en génération et appris dès la petite enfance. Elles sont tellement imbriquées dans notre existence qu'on ne peut les modifier trop brutalement en profondeur. Ceci dit, tous deux sont des inventions humaines : on ne peut les qualifier de naturelles.
Cependant, les besoins humains qui ont provoqué leur naissance sont bien, eux, naturels. Et, dans un marché libre et concurrentiel, la loi de l'offre et de la demande semble bien liée au comportement naturel de l'homme. On peut utiliser cette loi pour spéculer, en stockant des grains par exemple, on peut la contenir de diverses façons, mais je ne vois pas comment on pourrait la nier. Et je suppose qu'en économie, il existe quelques autres lois qui s'appuient sur les comportements naturels de l'homme.
Voilà donc ce que j'entendais par "éléments naturels du marché".
Ceci dit, je pense que nous sommes d'accord sur l'essentiel : il n'est pas question de renoncer à l'économie de marché, mais d'en modifier les règles actuelles de façon à satisfaire au mieux les besoins de tous.
La seule alternative que je connaisse à l'économie de marché, c'est l'économie socialiste, laquelle a été essayée sous diverses formes par au moins un tiers de l'humanité avec des résultats encore plus décevants que ceux de l'économie libérale actuelle. J'ai cherché à comprendre les causes de ces échecs. Je vous livre ces réflexions. Là encore, je fais appel à des lois naturelles du comportement humain ordinaire.

Les extraits que je vous soumets portent sur l'échec du communisme en Union Soviétique.
... Et pour aggraver leur situation, le matérialisme historique orthodoxe enseigne que l’économie socialiste est la meilleure alors qu’elle n’a jamais produit que la médiocrité généralisée, quand ce n’était pas la pauvreté.

L’économie libérale s’appuie lourdement sur l’égoïsme et l’économie socialiste fait largement appel à l’altruisme. Connaissant le grand amour de l’homme pour son ego, vous savez pourquoi le capitalisme triomphe. En pays capitaliste, pour un propriétaire d’entreprise, le moyen ordinaire de faire fortune, c’est d’amener ses employés à produire un maximum de richesses. Ainsi, en travaillant pour son cher « Moi », il contribue à l’enrichissement du pays. En pays communiste, pour un chef d’entreprise, le moyen ordinaire de faire fortune était de plaire aux dirigeants, de ne pas mécontenter ses employés et de détourner les biens de l’État. Travaillant lui aussi pour son cher « Moi », il contribuait trop souvent à l’appauvrissement de son pays.

Je dois admettre malgré tout que l’économie socialiste a parfois donné satisfaction, ce qui relançait d’autant les espoirs placés en elle. En y regardant de plus près, je constate que c’était dans de courtes périodes où le patriotisme était indispensable pour assurer l’existence de la nation. Ainsi les Soviétiques ont-ils travaillé très dur pendant la Guerre 39-45, quand ils luttaient pratiquement seuls contre les armées nazies : les femmes avaient des journées de dix-huit heures à l’usine. Et, après la libération, quand il s’agissait de bâtir un monde meilleur sur les ruines de l’ancien, les peuples des pays communistes fournissaient encore de gros efforts. Mais hélas, au fur et à mesure que le danger s’éloignait, l’égoïsme, le préféré de l’homme, a fait savoir que son heure était venue. Et c’est ainsi que tous les pays socialistes se sont enfoncés dans la médiocrité généralisée, la production à grande échelle de camelote et de rebuts en tous genres.

Dans une dictature communiste, l’économie n’est pas la seule à souffrir. Toujours en raison de cette fichue préférence pour le « Moi-Ici-Maintenant », les hommes du pouvoir finissent par céder à la tentation de s’attribuer toutes sortes de privilèges. C’est pourquoi il faut établir des contre-pouvoirs.

Absence de libertés, absence de contre-pouvoirs, absence de libéralisme en économie : voilà les trois principales causes des échecs communistes.

Que de douleurs vaines pour quelques erreurs !...

descriptionCrise économique, crise démocratique ? - Page 2 EmptyRe: Crise économique, crise démocratique ?

more_horiz
Non le marché n'est pas naturel, j'en veux pour preuve que les Indiens d'Amérique ne connaissaient rien au marché, et pourtant ils étaient hommes autant que nous. (Et qu'on ne vienne pas me dire qu'ils étaient moins évolués que nous car si par évolution nous entendons crimes, contre eux tout d'abord, esclavage, Shoah, alors effectivement nous les battons haut la main.) Moi je suis le premier à dire que le communisme et le libéralisme sont des jumeaux, et que le communisme est une tragédie, tragédie car la dictature, fût-ce du prolétariat, n'est jamais bonne. Que le mythe du progrès, du sens de l'histoire, que ces deux idéologies partagent, est une blague. Une blague qui tourne parfois au cauchemar. Que la raison qui est déifiée par ces deux castor et pollux ne nous empêchent pas de manquer de bon sens. Oui nous traversons une crise, cette crise c'est celle du libéral-matériellisme. Pardon pour ce néologisme, mais je n'ai vu que cela pour exprimer cette folie. Non, le toujours plus n'est pas une fatalité. Non nous ne sommes pas condamnés, tels ces damnés de l'enfer à travailler toujours jusqu'à la mort. Non le travail n'est pas une fin en soi, c'est juste un moyen justement pour nous extraire de notre condition. Locke, qui était sensé, a été perverti par ses successeurs, alors que lui [tenait à ce que tous gagnent à la coopération, et dans le cas contraire parlant de retour à l'état de guerre ; alors qu'il défendait les individus et non l'espèce, d'autres ont prétendu qu'un petit mal pouvait faire un grand bien, et ainsi qu'on pouvait sacrifier certains, que ce n'était pas si grave. Nous vivons une crise éthique, de justice. Il s'agit d'en retrouver la source. Et cette source ce n'est pas dans Dieu que nous la trouverons. Dieu c'est un commandement mais de qui ? Pas dans une transcendance, mais dans ce que la nature nous a donné, à savoir la pitié.

descriptionCrise économique, crise démocratique ? - Page 2 EmptyRe: Crise économique, crise démocratique ?

more_horiz
Bonjour,

Pour information, Philosophie magazine a consacré son numéro de Janvier à la Crise.
privacy_tip Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
power_settings_newSe connecter pour répondre