Je distinguerai morale et éthique. Pour moi il existe une multitude de morales, autant qu'il y a de groupes humains. Pour qu'elle s'impose à tous, il faut en général y ajouter une transcendance. Elle est un commandement qui vient d'on ne sait où, qui descend sur les hommes et les éclaire, cette morale là est source de bien des drames et de beaucoup d'intransigeance. L'éthique telle que Rousseau, Schopenhauer la supposent n'est aucunement cela, elle est un produit de la nature, la capacité d'un homme à se retrouver en un autre qui souffre pour accéder à sa souffrance. Aujourd'hui plus que de pitié, on parle d'empathie. Question : est-ce que cela existe ou est-ce que c'est une invention ? Tous les éthologues, jusqu'à Darwin lui-même, contrairement au Darwinisme social, l'admettent. Notre expérience tous les jours nous en donne des exemples. Bien-sûr nous voyons plus à l'œuvre l'égoïsme, puisque la société néo-libérale est basée sur elle, et pourtant tous les jours des gens désinteressés se portent au secours de leurs voisins, risquant leur vie même, des gens viennent en aide aux gens qui souffrent sans rien attendre en retour, dans toutes les sociétés on retrouve ce sentiment qui prend ensuite la forme de différentes morales. On retrouve ce sentiment à un niveau moindre chez certains animaux. Cette capacité a sans doute été favorisée par la sélection naturelle. Car il faut imaginer un homme faible aux prises avec un tigre à dents de sabre. Seul, quelle est sa chance ? Donc contrairement à ce qui est dit, il existe bien en l'homme un sens éthique.