Il ne peut y avoir de débats qu'entre des subjectivités ayant un point de vue parcellaire sur les choses, sinon il est des vérités indiscutables qu'il n'est point possible de mettre en doute, des vérités de fait par exemple, comme le fait que la terre tourne autour du soleil, les lois de la gravité, etc.
Par contre, il y a des vérités qui nous sont plus difficilement accessibles, comme l'existence de Dieu, la transcendance de l'être humain, à cause de nos croyances qui impliquent les doutes, de nos interprétations, de notre intelligence limitée, de notre vécu également, bref, de notre subjectivité...
Pourquoi débattons-nous ? Ce peut être pour trouver une solution à un problème personnel ou collectif, ou bien pour trouver une vérité afin qu'elle devienne une certitude, c'est-à-dire une base solide avec laquelle il est possible de comprendre autre chose.
En débattant, nous pouvons considérer plusieurs facettes des choses, leur ambiguïté, le revers de la médaille, l'appréciation que nous en avons, mais nous ne voyons jamais les limites même de nos subjectivités. Ce qui fait que nous pourrions bien discuter pendant des millénaires sans pour autant atteindre à la Connaissance qui dépasse toute subjectivité.
Le premier pas qui nous permet de découvrir les limites de notre subjectivité, c'est d'accepter que nous sommes encore ignorants de certaines choses ; or, si nous sommes dans l'ignorance de notre ignorance (comme dit Platon) nous croyons toujours savoir, et nous sommes par conséquent fermés à la connaissance intrinsèque des choses !
"Celui qui ne sait rien d'une question et celui qui en a des idées fausses sont pareillement ignorants, mais la situation du premier est préférable à celle du second" (René Guénon)