Il est bien possible de trouver de la cohérence entre tous les faits particuliers de l'humanité jusqu'à en produire une histoire. Il suffit d'avoir quelque chose à expliquer comme le phénomène du nazisme dans ses causes et ses conséquences historiques. Faire de l'histoire, n'est-ce pas donner une finalité à ce qui n'en a pas à première vue : les événements successifs de la vie humaine ? Donc, la cohérence trouvée dans les événements de l'humanité amènera à raconter une histoire en fonction d'un but précis comme honorer la mémoire d'un homme (les Evangiles, les chroniques royales) d'un peuple opprimé (Black Panther, Shoah) ou d'un événement précis (la guerre du Péloponnèse). La cohérence en histoire est toujours possible, mais il me semble qu'elle sera fonction du but à atteindre par celui/celle qui veut raconter, ou écrire une histoire ; vu qu'il n'y a pas qu'une histoire mais toujours des histoires collectives et particulières.
Se demander si le cours de l'histoire est celui d'une longue marche vers le progrès, c'est donner à l'histoire un pouvoir qu'elle n'a pas. D'autant que les exemples de l'histoire infirment très nettement l'idée selon laquelle l'histoire possèderait une cohérence interne par elle-même, menant irrémédiablement au progrès. Les humains font l'histoire, je pense que c'est à eux qu'il faut s'adresser si l'on veut connaître le sens de l'histoire.
Pour répondre à votre dernière question, il faut bien qu'il y ait un minimum de logique dans l'évolution des choses sinon, primo, elles ne seraient pas saisissables et, secondo, personne ne prétend agir, non plus que les gouvernements, contre toute logique. Le chômage a bien ses causes dans des faits précis qu'il n'est pas toujours simples de reconstituer, de même pour l'émergence du nazisme en Europe.