Il est vrai que le terme est fort, mais vous ne pouvez pas me reprocher d'être sans argument.
Je pose la nécessité pour plusieurs raisons.
La première est qu'un être sans espace n'a pas de limite. Pour exemple, un éléphant rose sur fond rose n'est pas distinct, ou encore à l'inverse, tout l'espace serait cet éléphant. Mais comme il n'y a pas d'espace, ni l'un ni l'autre ne saurait exister car vous devriez arbitrairement choisir si c'est un éléphant ou un espace. Rien ne pourrait vous l'affirmer. Ça c'est pour l'espace comme étendue.
Ensuite, un être qui ne créerait pas d'espace conscientiel – Sartre dirait un néant d'être – ne se dégagerait pas du non-espace où vous le situez. Il serait donc ce non-espace conscientiel, ou plutôt il ne le serait même pas ; il ne serait rien pour lui-même. Ces êtres existent bien, ce sont des objets.
Et là vous me rétorquerez que des êtres peuvent donc bien exister en dehors d'un espace conscientiel. Et c'est vrai. Mais pour les mettre en évidence, il faut un être, qui lui en soit capable et donc qui nécessite cet espace conscientiel.
Et s'il n'y avait que des objets ? Alors votre raisonnement ne serait pas faux, mais il serait un non-sens car n'existant pas, ni vous ni moi ne serions en mesure d'en débattre.
Donc, à moins d'évoquer un dieu dont je vous laisse le soin de définir ses attributs (ce dont je me garderai bien), l'espace est nécessaire à l'existence.
Maintenant je vous accorde que c'est une position qui pourrait tomber à n'importe quel moment. Il n'empêche que même si l'espace tombait, il y aurait nécessairement autre chose pour remplir la fonction de distinction. Mais aujourd'hui nous n'avons que l'espace.
Quant aux particules élémentaires, elles ne sont pas qu'une abstraction mathématique dans le sens où elles ont été mises en évidence dans un accélérateur de particules. Je n'ai pas regardé si toutes ont eu le même sort, mais c'est un fait pour certaines.