Vangelis a écrit:La première est qu'un être sans espace n'a pas de limite
Je dirais plutôt que parler de limite sans espace n'a strictement aucun sens... Parler des limites d'un être existant dans un non-espace est logiquement inopportun. La question ne reposerait-elle pas plus sur la nécessité d'imposer une limite à un être, et donc un espace apparié ?
Vangelis a écrit:Pour exemple, un éléphant rose sur fond rose n'est pas distinct, ou encore à l'inverse, tout l'espace serait cet éléphant. Mais comme il n'y a pas d'espace, ni l'un ni l'autre ne saurait exister car vous devriez arbitrairement choisir si c'est un éléphant ou un espace. Rien ne pourrait vous l'affirmer.
Vous parlez ici, si je ne m'abuse, de l'espace conscientiel, position sur laquelle nous sommes manifestement en accord heureux. Oui, mon quotidien se nourrit d'espace. Les axes X, Y et Z me sont familiers et c'est dans cet espace mon esprit insère des choses, me les présente du mieux qu'il peut. Je n'ai pourtant aucune assurance que cet espace ne soit pas une illusion. Grâce à un seul œil, la pierre possède une position, relative. De même qu'un éléphant rose sur fond rose pourrait ne pas m'être visible. Mais ce fait relève selon moi plus de l'illusion, à nouveau, que de l'espace. Mais puisque tout ceci se rapporte au conscientiel, sur lequel nous ne sommes pas franchement en désaccord à partir du moment où cet espace est considéré comme pure production de l'Être, dès lors je laisse le sujet de côté pour l'instant.
Vangelis a écrit:Ensuite, un être qui ne créerait pas d'espace conscientiel – Sartre dirait un néant d'être – ne se dégagerait pas du non-espace où vous le situez. Il serait donc ce non-espace conscientiel, ou plutôt il ne le serait même pas ; il ne serait rien pour lui-même. Ces êtres existent bien, ce sont des objets.
Là, je trouve à nouveau que vous vous avancez un tantinet trop loin. Vous écrivez, en l'espèce, "un être qui ne créerait pas d'espace conscientiel... ne serait rien pour lui-même... ce sont des objets". Sur ce point, je ne peux être en accord avec vous car s'il est manifeste que je ne partage que très peu de code avec un brin d'herbe, je ne peux affirmer que ce brin d'herbe ne soit pas conscient, d'une manière ou d'une autre. Je sais, pour beaucoup de personnes ce genre de pensée relève de l'absurde. Mais pouvez-vous prouver que le brin d'herbe ou la pierre ne dispose d'aucune conscience d'elle-même ? Je ne le pense pas.
Et, encore une fois, pouvez-vous me prouver autrement que par la force de votre conviction qu'un être qui n'intègre aucun axe spatial ne peut exister pour lui-même ? Je ne parle pas de l'humain qui semble définitivement rivé aux axes cartésiens pour son quotidien. Je vous parle d'un être complètement différent. La pensée seule ne nécessite pas l'espace...
Finalement, la phrase qui dit que "l'espace n'est qu'un mode de notre sensibilité" me semble encore la plus juste.