Janus a écrit:Il ne faudrait tout de même pas rendre à outrance le modernisme responsable de ce phénomène de jeunisme.
Ce jeunisme définit notre société telle qu'elle se fait et se définit, il en est un symptôme.
Janus a écrit:De tout temps, les hommes, de sexe masculin surtout, ont montré leur attirance impulsive pour la chair fraîche et je n'ai jamais vu un homme se séparer de son épouse pour l'échanger contre une plus vieille.
La sexualité n'a pas toujours été la même et on ne peut réduire la question de l'âge ou des relations intra et intergénérationnelles à ce domaine. Je suis sûr qu'on pourrait trouver des exemples de sociétés où la sexualité, loin d'être réprimée, irait de pair avec un respect pour les ancêtres. Je suppose que c'était le cas de certaines sociétés antiques.
Janus a écrit:Alors bien évidemment les temps modernes ont accentué ce phénomène du jeunisme, la science et la technique ayant fourni les moyens de tricher plus facilement si j'ose dire, de se rendre physiquement plus attrayant d'un jet de botox ou d'un coup de bistouri, les signes de vieillesse, alopécie, poils, rides, dos voûté ou ventre rond n'ayant jamais contribué à fournir un physique plus attrayant ni approcher son idéal du moi. La chirurgie esthétique est de plus devenue un service d'un coût de plus en plus abordable, ajouté à cela que des pays comme la Tunisie en profitent pour tirer leur épingle du jeu en ajoutant ce nouveau débouché à leurs revenus du tourisme. Sans oublier au passage qu'au-delà des obsédés de l'esthétisme, ces nouvelles techniques contribuent également à mettre fin aux profondes souffrances qu'éprouvent parfois les personnes au physique très ingrat, en mettant fin à cet horrible défaut qui les mettaient tant à l'index.
L'artifice remplace la nature, on voile cette dernière par crainte de la souffrance, du jugement d'autrui, de la mort, etc. On triche parce qu'on n'assume rien et qu'on supporte de moins en moins ce qui résiste à nos désirs (cf. le réel). Or c'est bien la modernité qui nous donne les moyens techniques de vouloir maîtriser le monde et nous maîtriser nous-mêmes pour nous transformer.
Janus a écrit:En fait on touche ici à une question purement physique et éternelle en soi
Le problème c'est que si vous supposez les mêmes besoins physiques et biologiques de toute éternité alors vous niez l'histoire comme création, le désir, la recherche du superflu et la différenciation des sociétés qui posent des valeurs différentes. Vous niez l'homme et la culture. Et vous projetez vos préjugés, issus de la société capitaliste, sur le reste de l'histoire. Vous faites comme Marx et les marxistes...
Janus a écrit:qu'on ne vienne pas nous refaire le coup du post modernisme
Si vous aviez lu mon message vous auriez compris que je critique ce courant d'idées. C'est un mythe de notre propre société, le langage qu'elle se tient pour justifier ses dérives.
Janus a écrit:de l'aliénation, de la performance
Je me demande bien où vous vivez. Certainement dans un camp retranché, attendant avec inquiétude le déferlement de marxistes imaginaires.
Janus a écrit:le respect du vieux et de la mémoire faisait avant tout partie des valeurs traditionnelles véhiculées par le modèle patriarcal, religieux et familial que le marxisme s'est empressé, dans notre pays encore plus qu'ailleurs, de réduire à néant
De quoi parlez-vous ? Quel est ce marxisme qui aurait pris le pouvoir en France sans que l'on s'en soit rendu compte ? Vous voulez nous faire croire que Mai 68 a été une victoire de l'URSS ?
Janus a écrit:Quant à la fiction du partage du travail, impliquant la mise anticipée des quinquagénaires à la retraite, pour "faire de la place aux jeunes", c'est encore à cette influence-là qu'on le doit. Il suffit de regarder pas plus loin que l'Italie où la religion est bien plus présente et le vieux tellement moins tabou.
Ce n'est une fiction que si l'on veut qu'elle le soit, qu'à condition de ne pas changer le modèle de société et celui de l'organisation du travail. En l'état elle n'est pas réalisable, mais ça ne signifie pas qu'elle soit impossible à mettre en œuvre.