J'ai lu avec une relative attention ce sujet et les réponses qui l'ont suivies. Je me suis rendu compte que l'on cherchait souvent une époque lors de laquelle le vieux aurait pu être considéré comme utile. Toujours l'on en vient à l'antiquité !
Je pense que la dimension de sacralité est importante à souligner : le vieux, dans l'antiquité, était sacralisé, comme certains l'ont déjà dit. Seulement, je pense qu'il faut alors revoir la définition du mot "sacraliser". Melokrik a souligné que, pour se rendre utile à une société telle que la nôtre, il fallait "faire partie du roulement économique". Rien n'est plus avéré ! Alors le vieux, qui ne travaille plus, qui profite des régimes de retraites auxquels nous, modestes contribuables, cotisons, qui a un besoin constant des mutuelles de santé auxquelles nous cotisons également, etc., contribue-t-il au roulement économique ? Tout semble nous dire que non... Le jeune, lui, est dans toute la force de son âge : une santé de fer, un dynamisme propre à l'activité professionnelle. Nous avons tendance, aujourd'hui, à sacraliser le jeune au détriment du vieux. Mais alors sacraliser, ça veut dire quoi, aujourd'hui ? Est-ce que cela veut dire léguer une place dans la société ? Attribuer à l'homme sa fonction économique ? L'argent est plus fort aujourd'hui que l'éthique. L'homme qui mérite son caractère sacré est celui qui crée la richesse, pas celui qui la vole.
Où est la place du vieux ? Pouvons-nous encore le sacraliser ? Lorsque les candidats à la présidentielle présentaient tour à tour leur programme à la télévision, j'ai entendu la jeune de la Lutte Ouvrière, Nathalie Artaud, dire : "Il ne faut pas croire, les personnes âgées sont très utiles ! Elles participent activement à la vie associative, etc." Le début de sa phrase m'a paru, à moi qui suis jeune, quasi-fausse, puis j'ai réussi à nuancer ce point de vue.
Le vieux est considéré presque unanimement comme inutile. A qui la faute ? Au vieux ? Ou à l'État qui ne semble pas fournir les efforts nécessaires pour lui trouver sa place ? La question de l'utilité du vieux n'est pas une question éthique ! Il ne faut pas demander : "A-t-on raison de désacraliser le vieux au profit du jeune ?". Il faut plutôt demander : "Où est la place du vieux, où est la place du jeune ? Quelle est la place que l'on peut attribuer au vieux pour lui redonner le caractère sacré auquel chaque homme devrait avoir droit ? Comment faire de lui un créateur de richesse ?" ou alors : "N'avons-nous pas oublié de dire que le vieux était d'une certaine manière utile ?". C'est une question politique ! C'était déjà une question politique dans l'Antiquité : les vieux les plus utiles étaient ceux qui participaient à la politique (le philosophe-roi de Platon devait être vieux).
Chaque société se doit de donner sa place à chaque homme pour remplir ses objectifs politiques ou économiques. Ou il faut changer de politique (et ainsi réformer la distribution des tâches de chacun), ou alors - si certaines personnes ne servent encore à rien parce que rien, au vu des objectifs, ne peut être défini pour elles - il faut changer d'objectifs politiques ou économiques.
Je pense que la dimension de sacralité est importante à souligner : le vieux, dans l'antiquité, était sacralisé, comme certains l'ont déjà dit. Seulement, je pense qu'il faut alors revoir la définition du mot "sacraliser". Melokrik a souligné que, pour se rendre utile à une société telle que la nôtre, il fallait "faire partie du roulement économique". Rien n'est plus avéré ! Alors le vieux, qui ne travaille plus, qui profite des régimes de retraites auxquels nous, modestes contribuables, cotisons, qui a un besoin constant des mutuelles de santé auxquelles nous cotisons également, etc., contribue-t-il au roulement économique ? Tout semble nous dire que non... Le jeune, lui, est dans toute la force de son âge : une santé de fer, un dynamisme propre à l'activité professionnelle. Nous avons tendance, aujourd'hui, à sacraliser le jeune au détriment du vieux. Mais alors sacraliser, ça veut dire quoi, aujourd'hui ? Est-ce que cela veut dire léguer une place dans la société ? Attribuer à l'homme sa fonction économique ? L'argent est plus fort aujourd'hui que l'éthique. L'homme qui mérite son caractère sacré est celui qui crée la richesse, pas celui qui la vole.
Où est la place du vieux ? Pouvons-nous encore le sacraliser ? Lorsque les candidats à la présidentielle présentaient tour à tour leur programme à la télévision, j'ai entendu la jeune de la Lutte Ouvrière, Nathalie Artaud, dire : "Il ne faut pas croire, les personnes âgées sont très utiles ! Elles participent activement à la vie associative, etc." Le début de sa phrase m'a paru, à moi qui suis jeune, quasi-fausse, puis j'ai réussi à nuancer ce point de vue.
Le vieux est considéré presque unanimement comme inutile. A qui la faute ? Au vieux ? Ou à l'État qui ne semble pas fournir les efforts nécessaires pour lui trouver sa place ? La question de l'utilité du vieux n'est pas une question éthique ! Il ne faut pas demander : "A-t-on raison de désacraliser le vieux au profit du jeune ?". Il faut plutôt demander : "Où est la place du vieux, où est la place du jeune ? Quelle est la place que l'on peut attribuer au vieux pour lui redonner le caractère sacré auquel chaque homme devrait avoir droit ? Comment faire de lui un créateur de richesse ?" ou alors : "N'avons-nous pas oublié de dire que le vieux était d'une certaine manière utile ?". C'est une question politique ! C'était déjà une question politique dans l'Antiquité : les vieux les plus utiles étaient ceux qui participaient à la politique (le philosophe-roi de Platon devait être vieux).
Chaque société se doit de donner sa place à chaque homme pour remplir ses objectifs politiques ou économiques. Ou il faut changer de politique (et ainsi réformer la distribution des tâches de chacun), ou alors - si certaines personnes ne servent encore à rien parce que rien, au vu des objectifs, ne peut être défini pour elles - il faut changer d'objectifs politiques ou économiques.