Pendant longtemps, la retraite fut le début de la fin de la vie. C’est devenu aujourd’hui le début d’une nouvelle vie. Il y a d’abord l’âge où l’on est âgé sans être vieux. Un second processus commence avec l’âge de la vieillesse et de la perte d’autonomie.
La vieillesse est l'antichambre de la mort naturelle et du deuil. Le sens que les sociétés humaines, plus ou moins individualistes, donnent à celle-ci est une construction sociale
.Regard sur la société japonaise à la veille de la journée du respect des aînés -NomeFam, Agoravox, jeudi 16 septembre 2010
En proie à des difficultés économiques et à la solitude, de plus en plus de personnes âgées se livrent à des actes de délinquance mineure comme le vol. Des problèmes liés à cette forme de délinquance sont en forte augmentation. De 1999 à 2008 le nombre d’arrestations de personnes âgées de plus de 65 ans a triplé pour atteindre 48 786 dont le tiers impliquait des récidivistes. Les vols constituaient 68% des motifs d’arrestation et les fraudes pour moins de 2%. Parmi les récidivistes 60% étaient des personnes vivant seules, un chiffre qui interpelle et qui est à rapprocher avec un curieux phénomène poussant des personnes âgées à rechercher la prison où les soins prodigués par l’administration pénitentiaire et la compagnie des codétenus les mettent momentanément à l’abri de l’isolement social.
Dans un pays où le respect dû aux anciens est grand les autorités n’osent poursuivre en justice les personnes âgées et les magasins volés par ces derniers n’osent même pas déclarer ces vols à la police. Une pression psychologique due aussi au fait que des cas de vols de médicaments par des aînés qui ne peuvent s’en offrir sont courants. La faiblesse des revenus et la précarité qui en résulte engendrent des problèmes d’alcoolisme, de suicide et de délinquance jusqu’alors peu connus du pays.
Face à la diminution des actifs dans la société le gouvernement japonais envisage une politique migratoire plus sérieuse que celle très timide mise en œuvre dans le domaine de l’assistance aux aînés. Ce recours massif à l’immigration pour maintenir la compétitivité de l’économie japonaise est toutefois conditionné à la résolution préalable du problème de la chute du taux de natalité dans le pays. Cette résolution nécessite de repenser le rôle de la femme japonaise dans l’entreprise et dans la société en générale en accordant une importance particulière à la place que doit y tenir la maternité. Trop d’obstacles se trouvent encore sur le chemin des femmes qui veulent enfanter tout en conservant les bénéfices d’une carrière professionnelle durement conquise. Pour faire déjouer les sombres pronostiques sur le déclin de sa population et de son économie, la société japonaise doit rendre l’épanouissement professionnel des femmes de moins en moins incompatible avec la maternité.
Dernière édition par BOUDOU le Lun 11 Avr 2016 - 18:52, édité 1 fois